LES INFÂMES À DÉCOUVERT

La guerre en Ukraine déclenchée par le dictateur Vladimir Poutine est aussi un révélateur éclairant de la pensée politique profonde de certains de nos responsables politiques.

Trois figures politiques se distinguent dans l’odieux. On ne peut en être surpris, mais on peut dire qu’ils tiennent leur rang et parfois même se surpassent.

Le trio de tête, noirs et rouge confondus

Jean-Luc Mélenchon, le leader minimo ne pouvait être que de ceux-là. Notre bolivariste au cœur rouge de la nostalgie communiste quittera l’Assemblée nationale en s’était fait conspué par la très grande majorité de ses collègues après avoir proposé une « dénucléarisation du monde » et « le non-alignement de notre pays pour n’être les obligés de personne »… Il a critiqué aussi la décision de l’Union européenne de fournir des armes à l’Ukraine. « Cela ferait de nous des cobelligérants« .

Quand on juxtapose ces propos avec l’absence du groupe de La France insoumise (LFI) pour écouter en séance le message du président Emmanuel Macron lu par le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand ou encore avec l’abstention des députés européens LFI au parlement de Strasbourg sur une résolution concernant « une aide à apporter à l’Ukraine » on est encore mieux éclairé. L’ami indéfectible de Nicolas Maduro, successeur de Chavez au Venezuela – et soutien sans réserve de Vladimir Poutine – ne change pas d’avis malgré les arguties oratoires pour faire oublier son admiration pour le dictateur russe. On peut remarquer le silence coupable de ses amis Alexis Corbière (malheureusement député de ma circonscription), de Clémentine Autain, d’Éric Coquerel et de François Ruffin tous  préférant la défausse à la clarté. LFI est devenu LFS, la France de la soumission à l’ordre russe.

Éric Zemmour, lui aussi idolâtre du maitre du Kremlin, tente les sauts périlleux arrière pour tenter de faire oublier ses interventions répétées où il déclarait : « Vladimir Poutine n’envahira pas l’Ukraine ». Il répétait se rêver « être un Poutine français, défenseur de sa nation » et aujourd’hui encore pense que si « Poutine est coupable de la guerre, l’Union européenne et les États-Unis sont clairement les responsables ». Sans oublier que pour lui l’Ukraine n’est pas véritablement un pays indépendant et « qu’elle a vocation historiquement à disparaître ». À propos des réfugiés, prenant à contre-pied tous les candidats, il prône le « zéro accueil en France ». Ainsi, celui qui est allé au début de sa campagne à Erevan, aurait donc, selon ce principe, refusé tout accueil après le génocide turc en Arménie. Ajoutons qu’au Salon de l’agriculture, le candidat en campagne a eu ce propos effarant : « La guerre d’Ukraine distrait » ! Dans l’odieux, Éric Zemmour mérite une mention particulière, celle de la cohérence : révisionniste de l’Histoire française avec une réhabilitation de Pétain nourrie de mensonges, le voilà révisionniste avec Poutine sur l’histoire de la Russie. Avec Éric Zemmour, on constate que l’obsession de l’immigration engendre la soumission et la collaboration.

Marine Le Pen, outre qu’elle fut financée par des banques russes lors de ses précédentes campagnes électorales et qu’elle leur doit la coquette somme de neuf millions d’euros, vient d’être obligée de pilonner près d’un million et demi de tracts… parce qu’elle avait – pensant bien faire pour élever sa stature internationale – imprimer une photo où elle était face à Vladimir Poutine tout sourire, ce qui est rare. Rien d’étonnant de la part de la candidate du Rassemblement national (RN), dont son ami Thierry Mariani est un admirateur assumé de Vladimir Poutine et de Bachar-el-Assad le sanglant dictateur de Syrie. Bien sûr, même « si elle ne regrette rien de ses liens passés », elle considère – en volte-face assez piteux – qu’il a aujourd’hui franchi « la ligne rouge ». Elle insiste prioritairement sur les conséquences de la guerre sur « le pouvoir d’achat des Français qu’il faut protéger ». Oui, c’est un sujet, mais ne pas considérer comme essentiel le fait que les ukrainiens soient envahis, que leurs écoles et hôpitaux soient bombardés et que des civils dont des femmes et enfants soient déchiquetés, quel aveuglement ! Quel détournement des faits principaux ! Quant au président de son parti, Jordan Bardella, il complète : « Je pense que les torts sont partagés ». Voilà l’essentiel pour le RN, toujours la même rengaine pro-Poutine. Une analyse de stratégie internationale de haut niveau… de complaisance et de complicité.

Ce trio rouge-brun, à l’unisson sur le fond, nous montre, une nouvelle fois, combien ces deux idéologies ont eu, ont et auront toujours de nombreux points communs.

Les plus discrets mais tout aussi irresponsables.

Valérie Pécresse a beau dire : « le combat contre l’extrême droite est dans mon ADN », il continue de lui être impossible de se détacher d’Éric Ciotti qui préférerait Zemmour à Macron en cas d’une opposition au second tour de l’élection présidentielle. Il faut se souvenir que le député niçois l’a devancé au premier tour de la primaire interne des Républicains (LR) et qu’il demandait il y a quelques semaines seulement « que la France se retire du commandement intégré de l’Otan et se rapproche de la Russie de Vladimir Poutine au motif qu’ils étaient chrétiens ». Certes, dans un dernier espoir, aidée – c’est à voir – par un débat organisé par TF1 face à Éric Zemmour, elle va tenter de s’opposer en parole aux deux représentants de l’extrême droite en lice. Mais elle sait aussi qu’ils pompent ses électeurs et qu’elle ne peut en perdre davantage. La politicienne comme il est rare d’en voir aussi transparente et maladroite, va jouer un rôle d’équilibriste risqué. Si elle arrivait au pouvoir, elle serait tenue par ses encombrants amis, jusqu’à… Éric Zemmour qui ne cesse de clamer qu’il œuvre à la réconciliation des droites. Ce que comptent bien réussir, Laurent Wauquiez (qui en ce moment, quand il pense dictature l’associe à Emmanuel Macron !), Éric Ciotti et Bruno Retailleau entre autres mousquetaires de sa campagne électorale. Elle peut changer de cape, son parti ne changera pas de cap. Je n’oublie pas Gérard Larcher qui a osé déclarer qu’Emmanuel Macron « scénarisait » la guerre d’Ukraine. La veulerie à l’état pur à la présidence du Sénat, rien ne nous est épargné par les petits fronts dont il est un représentant permanent.

Pour en finir – et sans être exhaustif – avec cette galerie de portraits entachés pour longtemps, notons la perte totale de flair politique de Ségolène Royal, définitivement égarée, devenir un soutien récent de Jean-Luc Mélenchon, en qui elle voit le seul candidat capable d’unir la gauche.

Les conséquences dans les intentions de vote

Dans un précédent article, j’osais espérer que l’offensive guerrière de Vladimir Poutine ouvrirait les yeux des Français. Selon moi, ses conséquences politiques françaises devraient se traduire, dans les intentions de vote, par une sanction de extrêmes.

Hier, vendredi 4 mars, l’IFOP avec son rolling quotidien note, après plus d’une semaine de conflit, de sensibles évolutions.

La première, de grande importance, est la montée nette d’Emmanuel Macron à 29 %.

Mais Marine Le Pen demeure à 17 %, sorte d’insubmersible représentante d’une extrême droite qui se présente « adoucie ».

Valérie Pécresse chute à 14 %, son plus bas score et Éric Zemmour plonge davantage encore à 12 %.

Mes souhaits se confirment, mais pour partie seulement. C’est pourquoi je me sens obligé de dire : « Citoyens, encore un effort (de lucidité) ! »

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